Révéler l’ombre du vide. Anne Paulus

 

Révéler en mordant la matière. Anne Paulus, graveure et céramiste, est née en 1966 et travaille en région parisienne. La pointe sèche et l’acide qui accompagnent la gravure en taille douce ont sa préférence car « ils creusent, mordent la matière et la révèlent. » Elle cherche à révéler la réalité cachée derrière l’apparence des choses et la matière. Et ce, peu importe le support: acier, plexi, papier, feutre, terre, argile.

Traquer la trace. Infatigable chercheure, elle traque la trace: celle que nous laissons, celle que l’on découvre ou que l’on suit… Très tôt, elle s’affranchit du format particulier et imposé en gravure. Ses estampes sont de grand format. Sa recherche de l’équilibre entre vide et plein occupe son travail depuis plus de 15 ans. Sa série Ombre du vide, cinq estampes sur feutre invitent au recueillement. Voir le site Anne Paulus

Du rapport au sol au rapport au monde. Ingénieure de formation, son travail pendant ces années, l’a amenée à marcher le territoire pour la réalisation de grands ouvrages. Lui est resté de ces moments, l’amour des cartes, son rapport très physique et intuitif au sol, son goût pour la confrontation avec la réalité des paysages. Son oeuvre est marqué de parcours, tracés ou en filigrane.

Edges. Eau forte et pointe sèche.

 

Entre duende, daimon et Ki japonais. L’oeuvre d’Anne Paulus tient de la muse et de l’ange – le daïmon- tirant leur énergie créatrice dans une communion quasi mystique avec le sol.  Inspirée par Garcia Lorca dans sa conférence Jeu et théorie du Duende et ses voyages au JaponAnne Paulus crée un ouvrage intitulé Sonidos negros qui nous fait voyager de l’Espagne au Japon par l’esprit qui l’imprègne.

 

Sonidos Negros. « À travers l’arche vide/passe un vent de l’esprit » F. Garcia Lorca. livre d’artiste et eaux-fortes.

 

 

Les céramiques d’Anne Paulus- rouleaux ou bol-  sont comme de la soie, la main est entièrement attirée. Elles nous chuchotent à l’oreille les échos du vide et  interrogent notre rapport au monde par leur allégorie du cosmos. Elles nous invitent au silence contemplatif.  Oeuvre: Rouleau No3 en 3 vues. Céramique- terre enfumé.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Il y a donc quelque chose, dans le visible, qui nous restera à jamais inaccessible? Quelque chose qui s’offre à la contemplation.. »

Christian Doumet in Du silence à Manshu-in en collaboration avec Anne Paulus. (photo de couverture de l’article)